LA VILLA LUCE
Nichée dans un écrin de verdure, la Villa Luce incarne un mode de vie en harmonie avec le soleil, le fleuve Saint-Laurent et les montagnes de Charlevoix. Avec ses matériaux et sa morphologie inspirés des maisons typiques de la région, elle représente la modernité en accord avec les traditions et la nature.
UN ÉCHO AUX PAYSAGES DE SON ENFANCE
Cette résidence a été érigée sur les hauteurs de La Malbaie pour une famille désireuse de vivre dans la nature. Sa propriétaire rêvait d’un refuge chaleureux pour retrouver les horizons ouverts au-dessus des eaux, comme ceux qui ont marqué son enfance à la Baie-des-Chaleurs, en Gaspésie.
Cet amour du fleuve l’a conduite à quelques kilomètres de La Malbaie. Elle y a découvert le terrain à flanc de montagne. Cette parcelle entièrement boisée offrait à la fois l’isolement recherché, un ensoleillement optimal et un panorama à perte de vue sur le Saint-Laurent.
La volonté de préserver au maximum la végétation existante, de protéger l’intégrité du paysage et d’utiliser des matériaux naturels a constitué, dès le départ, une démarche essentielle et engagée pour les propriétaires.
« Nous nous sommes fait un devoir de limiter le déboisement à cinq mètres autour de la maison afin de conserver la canopé des arbres et profiter de leur fraîcheur pendant l’été et de leur protection contre le vent pendant l’hiver. Cette strate permet aussi de créer une transition naturelle entre l’architecture et son environnement », explique l'architecte Maxime Moreau.
UNE ARCHITECTURE ANCRÉE ET LÉGÈRE
La Villa Luce se fait invisible de la route, car elle a été implantée vers l’arrière du site afin de l’en éloigner et pour préserver son intimité.
À partir du stationnement, situé à proximité de la route, on y accède par un trottoir de bois qui se fraie un chemin à travers le rideau d’arbres. Ce ponton architectural permet d’abord de distiller aux visiteurs un sentiment d’apaisement à leur arrivée, puis de ravissement à leur entrée dans la clairière.
La maison s’y élève sur deux étages, alliant matériaux naturels et esthétique contemporaine. Au rez-de-chaussée, deux grands murs en pierre, disposés longitudinalement, semblent jaillir de la terre, symbolisant un ancrage solide dans le paysage. Des plateaux en bois s’emboîtent entre les murs de pierre pour constituer les planchers et les terrasses.
Au-dessus de cette base minérale solide, un étage vitré apporte légèreté et transparence en maximisant les vues et l’apport de lumière. Une toiture noire, semblant flotter, chapeaute l’ensemble avec élégance.
Un dialogue entre passé et présent
Ce n’est pas un hasard si cette création architecturale dégage, dès le premier regard, un sentiment de bien-être et de réconfort habituellement suscité par nos anciennes maisons : avec son toit à deux versants, ses grands balcons et ses murs faits de pierre et de bois, elle s’inscrit dans le droit fil du patrimoine architectural de Charlevoix.
LA LUMIÈRE
La lumière joue un rôle central à la Villa Luce. Dans la langue de Leonardo da Vinci, le mot « Luce » signifie « lumière ».
Avant même de tracer les premiers traits du projet, l’architecte et le couple ont consacré des journées entières à comprendre les mouvements de la lumière sur le site. Ils ont même mis en place une nacelle pour trouver les meilleurs points de vue, imaginer l’emplacement des pièces et disposer les ouvertures de manière à entrer en relation de la plus belle façon avec le paysage.
La maison, orientée dans l’axe est-ouest, a donc été conçue selon la course du soleil. Les pièces communes ont été réunies à l’étage pour jouir au maximum du panorama, et ce, tout au long de la journée. Elles sont inondées de lumière naturelle grâce à leur fenestration abondante, optimisée pour maximiser les gains solaires passifs en hiver et ainsi réduire la demande en chauffage. En été, les larges débords de toit limitent l’impact solaire.
Par son orientation, la maison bénéficie en hiver de la chaleur naturelle du soleil grâce à sa grande façade vitrée du côté sud. Ses besoins de climatisation en été sont aussi grandement réduits par une continuelle ventilation naturelle obtenue par la disposition stratégique de ses grandes portes-patio des côtés est et ouest, et du masque végétal naturel offert par les arbres conservés au plus près de la maison.
POINT CENTRAL DE LA VILLA
En plein centre de l’étage se trouve un objet cher à la famille : une table de billard. Bien plus qu’un objet de loisir, ce meuble agit comme un pivot autour du quel gravite la vie sociale de la maisonnée, dans une ambiance ludique et contemplative. Il sert aussi de trait d’union entre la cuisine et la salle à manger, et de l’autre côté, le salon et le foyer.
Cette organisation symétrique des espaces de vie renforce l’équilibre et la cohérence du lieu.
De chaque côté de la maison, deux grandes terrasses prolongent naturellement les espaces intérieurs. Grâce à deux portes-fenêtres, et à un souci du détail architectural — comme l’intégration des rails dans le plancher et l’harmonisation du niveau de la terrasse avec celui de la maison —la transition entre l’intérieur et l’extérieur devient fluide et naturelle.
Les garde-corps en verre, dont la structure est subtilement dissimulée dans le plancher de la terrasse, estompent les frontières entre le bâti et la nature. Cette conception permet aux occupants de profiter pleinement du plein air, en parfaite harmonie avec l’atmosphère chaleureuse de la maison.
UNE COLONNE VERTÉBRALE STRUCTURANTE
Au cœur de la Villa Luce se trouve un module architectural : un volume central la traverse d’est en ouest, reliant les deux élévations latérales. Peint en vert forêt, il se révèle comme la colonne vertébrale qui structure les espaces tout en évoquant une connexion apaisante avec la forêt.
Ce module camoufle aussi les zones techniques et les pièces de service : salle de lavage, salle mécanique et salles de bains. Il sépare également la zone de circulation au nord, permettant ainsi de libérer tout l’espace derrière la façade principale au sud.
Au rez-de-chaussée, cette disposition permet aux trois chambres et au salon de bénéficier de la meilleure orientation possible, plein sud. Elle optimise ainsi la luminosité naturelle, ltout en améliorant le confort et le bien-être des occupants.
Depuis le vestibule, le module vert conduit les visiteurs vers l’escalier pour accéder aux vastes espaces de vie situés à l’étage. À l’instar du rez-de-chaussée, tous les équipements et services sont astucieusement regroupés et dissimulés dans ce module : les électroménagers de la cuisine, le foyer du séjour, les rangements pour la table de billard, la salle d’eau et un espace bureau.
Par sa taille et sa nuance apaisante, ainsi que ses niches et ses éclairages minutieusement travaillés, le module vert ressemble à une sculpture majestueuse. Il évoque une allégorie de la nature, traversant toute la maison avec élégance, renforçant d’autant plus le lien avec le paysage environnant.
Une enveloppe protectrice et performante
La façade arrière, volontairement opaque, offre à la villa une protection naturelle contre les vents froids du nord, optimisant ainsi son confort thermique. Conçue avec une isolation haute performance, l’enveloppe du bâtiment réduit les pertes énergétiques et améliore son efficacité globale, limitant ainsi son empreinte écologique tout en favorisant une consommation énergétique responsable.
UN REZ-DE-CHAUSSÉE CONÇU POUR LE CONFORT
Les chambres sont situées au niveau du sol pour faire profiter leurs occupants de la douceur de la nuit et de la quiétude de la forêt toute proche.
L’entrée spacieuse du rez-de-chaussée s’ouvre sur un corridor desservant deux chambres, un salon polyvalent, et enfin la suite parentale, permettant à la maison d’accueillir confortablement huit personnes.
Comme à l’étage, les chambres se succèdent d’est en ouest pour bénéficier de la vue sur le fleuve et d’une lumière continuelle tout au long de la journée. Chacune d’entre elles dispose de sa propre terrasse, offrant un espace pour des moments tranquilles en pleine forêt.
Des espèces indigènes ont été plantées autour de la construction pour régénérer le sol et favoriser la biodiversité.
LA SUITE PRINCIPALE
Dans la suite principale, le couple rêvait d'un bain comme un sanctuaire, un espace suspendu dans la tranquillité de la forêt. En réponse, le bain a été délicatement encastré dans le sol, s’intégrant au paysage dans un geste fluide et naturel. Un vitrage pleine hauteur dissout la frontière entre intérieur et extérieur, enveloppant l’espace d’une lumière changeante au fil des heures et des saisons.
Face au lit, une vaste terrasse s’étire vers la nature, prolongeant l’expérience immersive et effaçant les limites entre l’habitat et le vivant.
Une expérience sensorielle
Les ouvertures étudiées avec soin permettent aux occupants de jouir du balletde la lumière naturelle, qui se renouvelle au gré des saisons. Les arbres etleurs feuillages filtrent aussi les rayons du soleil, projetant des ombres mouvantes sur les façades et les sols, à la manière d’un tableau naturel qui évolue au gré du vent.
La pierre, présente au rez-de-chaussée, évoque un ancrage au sol, tandis que le bois au plafond et au sol apporte la chaleur typique d’un chalet. Le rappel des textures de la forêt entre l’intérieur et l’extérieur accentue le sentiment d’immersion dans la nature.
PROJET
Maître d'ouvrage : Un couple avec deux enfants
Localisation : Cap-à-l'Aigle (QC) Canada
Superficie : 3 100 pc
Année : 2023
ÉQUIPE
Maxime Moreau, architecte
Jonathan Petitclerc, candidat à la profession d'architecte
ENTREPRENEUR
PUBLICATIONS
La Villa Luce est mise en avant et relayée dans la presse, notamment dans :
- Lakbermagazin, Hongrie
- Interiores Minimalistas, Espagne
- Phaidon, Royaume-Uni
- Archello, Pays-Bas
- Rezidence, Tchéquie
- Archilovers, Italie
- Muuuz, France
- Fade4U, Canada
- Luxilife, Serbie
- White Mad, Pologne
- Architecture List, Indonésie
- VMedia, Malte
- Wprost, Pologne
- Archina, Chine
- Home World Design, Roumanie
- E-Architect, Royaume-Uni
- La Presse, Canada